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JPEG2000
Cette entrée décrit le standard d’encodage et de compression d’images JPEG 2000 ainsi que son format conteneur JP2 (les extensions du format décrites dans la seconde partie de la norme ISO/IEC 15444 ne sont pas décrites par la fiche dans son état actuel).
Le format conteneur est parfois nommé « JP2 » en référence à son extension « .jp2 ».
L’encodage JPEG 2000 supporte une compression par ondelettes sélective (les zones identifiées comme moins riches en information seront davantage compressées).
Bien que les appareils photographiques ne puissent produire des images JPEG 2000, et que les navigateurs ne gèrent pas nativement ce format, les institutions patrimoniales sont nombreuses à l’avoir choisi (BnF, Bibliothèque du Congrès, Wellcome Library, British Library, etc.). En outre, sa variante pour l’image animée, Motion JPEG 2000, a été plus largement adoptée et est souvent proposée par les caméras numériques comme format de sortie.
Le format JPEG 2000 n'a pas de relation particulière avec le format JFIF (JPEG), cependant les deux formats sont maintenus par le même groupe de travail international Joint Photographic Experts Group.
Le format JPX, qui utilise le même algorithme de compression, est décrit dans la seconde partie de la norme. Celle-ci définit plusieurs extensions parmi lesquelles on trouve des mécanismes de gestion de la couleur plus avancés (profils ICC complets, autres espaces de couleur que le RVB, etc.). Néanmoins, le format JPX ajoute de nombreuses autres complexités, et son support logiciel est de ce fait moins bon que celui du JP2 « simple ».
La question des versions n'est pas pertinente pour ce format.
Le format conteneur JP2 peut embarquer des flux complémentaires au flux image JPEG 2000 (transparence, informations sur le profil couleur et autres métadonnées).
On peut également trouver un flux JPEG 2000 dans le format conteneur JPX. Il s'agit d'une extension, définie dans la partie 2 de la norme ISO/IEC 15444, des fonctionnalités de base du conteneur défini dans la première partie. Selon les cas, les fichiers JPX peuvent être compatibles ou non avec les lecteurs de fichiers JP2.
Le format JPEG 2000 est maintenu par le groupe de travail international Joint Photographic Experts Group. Il a fait l'objet de la norme ISO/IEC 15444. Cette dernière comprend 16 parties en 2019, dont le coût total est estimé à environ 2500 €. Néanmoins, le format JP2 proprement dit est décrit par la première, qui définit notamment les caractéristiques principales de l'algorithme de compression. Cette première partie est disponible gratuitement sous sa forme approuvée en 2002 sur le site de l'ITU.
La British Library a réalisé une évaluation de ce format pour la préservation à long terme.
Extensions : .jp2, .j2k. Les extensions .jpx et, plus souvent, .jpf, sont utilisées pour les conteneurs JPX.
Type MIME : image/jp2.
Registre | Identifiant |
---|---|
Wikidata | Q931783 |
Bibliothèque du Congrès | fdd000143 |
PRONOM | x-fmt/392, fmt/463 |
Just Solve the File Format Problem | JPEG 2000 |
Deux types de compression existent : RCT (Reversible Component Transfer), qui est sans perte (lossless), et ICT (Irreversible Component Transfer), qui implique une perte (lossy), avec chacune plusieurs niveaux de compression différents. La conversion sans pertes garantit une réduction conséquente du poids des données (CPO-COM) tout en restant totalement réversible. La conversion avec perte est plus efficace que la compression JPEG ; elle permet de définir le taux de compression souhaité, ce qui devient un enjeu important et doit dépendre de la nature du document reproduit.
Les taux utilisés par la BnF sont décrits dans le référentiel BnF « Format de fichier image ». Ces taux ont été définis par une étude menée à la BnF fondée sur l’évaluation du « bruit » produit par les numériseurs. Il est fortement recommandé aux institutions patrimoniales souhaitant utiliser JPEG 2000 comme format de préservation de leurs numérisations de suivre strictement les exigences exprimées par la BnF dans ce référentiel, et notamment celles sur le taux de compression, ou à défaut de n'utiliser qu'une compression sans perte.
Il est nécessaire d’intégrer aux JPEG 2000 couleur le profil colorimétrique de l’image de la manière spécifiée dans le référentiel, section 2.3.
À condition d’utiliser les marqueurs de reprise (voir le référentiel BnF "Format de fichier image", section 2.7), le format JPEG 2000 est considéré comme particulièrement résilient en cas d’altération (CPO-ROB) (voir Buonora (Paolo), Liberati (Franco), « A Format for Digital Preservation of Images: A Study on JPEG 2000 File Robustness » dans D_Lib, 2008, vol. 14, numéro 7/8, consultable sur http://www.dlib.org/dlib/july08/buonora/07buonora.html).
On trouvera sur le registre des risques pesant sur les formats de fichiers, maintenu par l'Open Preservation Foundation, quelques problèmes identifiés sur le format JPEG 2000.
Il est recommandé d’intégrer des informations descriptives et de provenance sous la forme de métadonnées internes au format XMP. On pourra s’inspirer des pratiques BnF décrites à la section 4 du référentiel BnF "Format de fichier image".
- Pour les images issues de la numérisation, la BnF recommande que la production soit faite avec la bibliothèque logicielle
Kakadu
, dans sa version 7.2.1 ou postérieure afin de convertir les fichiers bruts après qu'ils auront subi toutes les opérations de post-production. En effet, la sortie en JPEG 2000 des logiciels de numérisation est rarement assez paramétrable pour correspondre aux exigences du référentiel BnF. Un autre outil de production, non utilisé par la BnF, est la bibliothèque open source OpenJPEG. Sur les outils d'encodage et décodage, on se reportera aux deux ressources suivantes :- W. Palmer, P. May, et P. Cliff, « An Analysis of Contemporary JPEG2000 Codecs for Image Format Migration », in Proceedings of the 10th International Conference on Preservation of Digital Objects, 2013. Disponible sur: https://purl.pt/24107. [Consulté le: 13 juin 2024]
- J. van der Knijff, « Six ways to decode a lossy JP2 », Open Preservation Foundation Blogs, 26 septembre 2014. Disponible sur: https://openpreservation.org/blogs/six-ways-decode-lossy-jp2/. [Consulté le: 13 juin 2024]
- Pour la visualisation, la bibliothèque logicielle
Kakadu
(notamment l'outil kdu_show) ou un visualiseur compatible IIIF (sous réserve que l'image soit diffusée par un serveur IIIF). - Pour la caractérisation et la validation, l'outil
Jpylyzer
, dans sa version 2.0.0 ou postérieure. Ses rapports techniques sont convertis par la BnF vers le formalisme recommandé de métadonnées techniques pour les images : Metadata for Images in XML (MIX).
Le format JPEG 2000 a été adopté par la BnF comme format préférentiel pour la numérisation de documents plans à partir de l'année 2015, en remplacement progressif du format TIFF. La BnF a mené une étude afin d'évaluer le niveau acceptable de compression avec pertes et en a rendu compte dans l'article suivant : Duplouy (Laurent), « JPEG2000 as a preservation format for digitization: lessons learned from a library », Archiving Conference, 2017, p. 157-159, disponible sur <https://doi.org/10.2352/issn.2168-3204.2017.1.0.157>.